Bonne nouvelle ! La France n'attendra pas 2014, déclarée année Européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire, pour afficher l'objectif ambitieux de réduction de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025.
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche (21.10.2012), Guillaume Garot (photo), ministre délégué chargé de l'agroalimentaire propose un pacte national contre le gaspillage alimentaire. Cette annonce intervient 4 jours après la diffusion sur Canal+ du documentaire Global Gâchis.
Etat des lieux
A la maison chaque Français jette entre 20 et 30 kilos de nourriture à la poubelle par an, dont 7 kilos d'aliments encore emballés1. Ce gaspillage représente environ 400€ pour une famille de 4 personnes, une somme importante à l'heure où l'on cherche à améliorer le pouvoir d'achat.
Mais les yaourts périmés et restes de pâtes ne sont qu'une des facettes du gaspillage : des champs aux usines de transformation, dans les supermarchés ou à la cantine, chaque étape de la vie d'un produit alimentaire génère énormément de gaspillage. Au total, ce seraient en France 7.120 millions de tonnes de nourriture de déchets alimentaires qui partent à la poubelle, alors que 3,3 millions de personnes ont recours à l'aide alimentaire.
Producteurs, distributeurs, restaurateurs, consommateurs : tous acteurs du changement
Parce que le gaspillage se fait à chaque stade de la chaîne alimentaire, les solutions à apporter sont multiples.
Sensibiliser. Un site internet dédié au gaspillage alimentaire pour mettre l'information à disposition et une campagne de communication impactante "Manger c'est bien, jeter ça craint" pour éveiller les conscience. Trop souvent le gaspillage alimentaire est considéré comme normal et les études montrent qu'il est largement sous-évalué.
Distribuer ce qui ne peut être vendu : cela semble évident et pourtant trop peu de denrées alimentaires sont distribuées aux associations de solidarité. Le ministre affirme sa volonté de mettre en relation commerçants et associations.
Vendre et acheter plus juste : les consommateurs peuvent mieux planifier leurs achats, et les distributeurs doivent faire évoluer leurs pratiques destinées à bourrer les chariots et les placards, avec des produits qui se périment.
Réduire le gâchis en cantines : des opérations pilote en collège et en cantine d'entreprise doivent permettre d'identifier des bonnes pratiques.
Inspiration britannique ?
L'initiative du ministre n'est pas une révolution. De nombreuses actions ont été mises en oeuvre pour lutter contre ce fléau. La nouveauté pour moi réside dans la démarche très volontariste de fédérer tous les acteurs et de donner de la visibilité à ce problème avec une campagne de communication grand public. Les Anglais ont depuis plusieurs années leur campagne "Love food, hate waste" (que l'on pourrait traduire par Oui à la nourriture, Non au gâchis) qui se décline comme dans le projet français, à tous les niveaux du cycle de vie d'un aliment. Espérons que la campagne "Manger c'est bien, jeter ça craint" rencontrera le même succès.
Aller plus loin :
- le site du ministère alimentation.gouv.fr
- l'interview de Guillaume Garot dans le JDD du 21.10.2012
- le site anglais Love food. Hate waste
- le site de Canal+ sur le documentaire Global Gâchis
- le site de l'ADEME rubrique Stop au Gaspillage Alimentaire
Sources :
1-ADEME