Le compostage est un processus naturel de décomposition de la matière organique en humus, qui existe depuis la nuit des temps. Certains d'entre nous ont connu leurs grands-parents qui compostaient les déchets de la cuisine, dans un trou ou sur un tas au fond du jardin. Aujourd'hui si on semble redécouvrir cette technique ancestrale c'est qu'en peu de temps nous avons oublié les vertus du compostage, succombant à la "modernité" de les gestion des déchets par incinération ou par enfouissement dans les "centres d'enfouissement techniques", terme politiquement correct pour désigner une décharge.

A l'heure de la prise de conscience des enjeux environnementaux, et alors que les solutions "modernes" montrent leur limites, si ce n'est leurs lacunes, les bonnes vieilles méthode du passé reviennent sur le devant de la scène. Pour autant, les techniques et le matériel de compostage se sont améliorées, rendant possible la pratique du compostage à quasiment tous les citoyens et toutes les structures : compostage en tas, en bac, en composteur rotatif ou en pavillon, lombricompostage, compostage individuel ou collectif, compostage de quartier ou en établissement. La modernité c'est d'adapter les solutions de compostage proposées aux différents sites.

Rendre les producteurs conscients des déchets produits et responsables de leur gestion est le meilleur moyen d'engager ensuite des changements de comportements : réduction du gaspillage alimentaire, utilisation du compost pour enrichir les sols en remplcement d'engrais chimiques, gestion reponsable des autres déchets...

Bref, composter n'a jamais été aussi moderne !

Le compostage présente 2 intérêts majeurs :

1. il permet d'obtenir du compost, un amendement de grande qualité qui favorise la croissance des plantes, enrichit les sols et qui vaut d'ailleurs assez cher en jardinerie
2. il permet également de recycler ses déchets organiques, qui représentent 30% de nos poubelles.

Le compostage permet donc de réduire à la source la production de déchets qui devraient être collectés, transportés et incinérés. Un impact évalué selon l'ADEME à 120 kg / an / habitant !

Bref, le lombricompostage est un éco-geste bénéfique à l'environnement en amont et en aval !

En appartement, vos plantes d'intérieur ou vos balconnières bénéficieront de cet amendement gratuit. J'ai longtemps fait pousser des fraises à Paris, et elles étaient splendides !

Et si vous n'en avez pas d'usage pour tout le compost que vous produisez, rien ne vous empêche de faire profiter un voisin ou des amis, voire même les plantes du square en bas de chez vous !

Alors, jardinier ou pas, il y a toujours une bonne raison de composter ses déchets et des moyens d'utiliser le compost.

Gérer un lombricomposteur, c'est simple.

Il vous suffit de bien trier les déchets que vous donnez aux vers et de profiter des moments où vous les nourrissez pour observer si tout se passe bien. 

Y a-t-il beaucoup de vers de compost ? Soulevez les déchets et observez : à plein régime, les vers doivent grouiller comme dans un plat de spagghettis.

Sont-ils répartis dans toute la couche de déchets ? Assurez-vous qu'il y a des déchets répartis de manière uniforme sur tout le plateau.

Les déchets se décomposent-ils bien ? Si les déchets moississent c'est que les "bonnes" bactéries n'arrivent pas à décomposer la nourriture. Il y en a peut-être trop ? Ou les morceaux sont trop gros ou trop durs.

Le compost est-il trop sec ou  trop humide ? N'oubliez pas de toujours ajouter du carton ou du papier avec les aliments. Si cette matière carbonée est sèche, mettez en moins. Vous pouvez réhumidifier le compost en reversant le thé de compost. Si au contraire votre lombricomposteur est plein de goutellettes de condensation, mettez plus de carton et papier journal, les vers seront également plus à l'aise et travailleront mieux.

L'idéal est d'apporter de la nourriture aux vers régulièrement, en petites quantités. Essayez de le faire au moins une fois par semaine. 

En moyenne il faut compter 10 minutes par semaine : c'est beaucoup moins que de s'occuper d'un animal domestique !

FAUX - Les vers de compost ne sont porteurs d'aucun germe, aucun parasite, et il n'y a aucun risque sanitaire à installer un lombricomposteur chez soi. Les déchets végétaux ne sont pas non plus porteurs d'agents pathogènes pour l'homme, il est donc tout à fait possible d'installer un lombricomposteur dans une pièce de vie, telle que sa cuisine.

On n'attrappe pas de maladies au contact des vers. Les vers Eisenia sont d'ailleurs expérimentés pour traiter les stations d'épuration et autres milieux riches en bactéries pathogènes. La première partie de l'abdomen des vers de compost contient des sucs très puissants, qui neutralisent ces bactéries.

Ce pouvoir de décomposeur permet également aux vers de compost d'éliminer les engrais ou pesticides (chimiques) du compost. Seuls les métaux lourds ne peuvent être dégradés par les vers.

 FAUX - Quand il est bien fait, un compost ne sent pas mauvais.

Les nuisances olfactives sont provoquées par des bactéries anaérobies qui se développent en l'absence d'oxygène (le syndrôme "mauvaises-odeurs-dans-les-baskets"). La réaction chimique produit du méthane, un gaz malodorant.

Dans un lombricomposteur l'air peut circuler. En brassant régulièrement les déchets qui vous compostez, vous agissez également pour empêcher ce type de nuisances. En présence d'oxygène, la réaction chimique est dite aérobie, et ne dégage que du CO².

En fait, la seule odeur qui peut se dégager d'un lombricomposteur est l'odeur légère d'humus, qui n'est pas sans rappeler celle de la forêt, et qui est un signe de bonne santé de votre composteur.

Pour bien utiliser votre lombricomposteur, rendez-vous dans la rubrique Conseils d'Utilisation du site bewo.fr.