La Gazette dans son numéro du 2 juillet propose un dossier complet qui fait la synthèse des enjeux actuels en terme de déchets auxquels sont confrontés les cantines scolaires. Etant donné les importantes quantités de biodéchets générées dans ces établissements (entre 100 et 250g par repas) le compostage est un levier essentiel pour atteindre l'objectif de recyclage de 45% fixé par la loi Grenelle 1 d'août 2009. La loi Grenelle 2 de juillet 2010 quant à elle oblige progressivement les établissements "gros producteurs de biodéchets" à mettre en place le tri et la valorisation des déchets fermentescibles, déchets de préparation et restes de repas.
Mais comment mettre en place le tri et le compostage dans de grands étbalissements, soumis à des contraintes d'espace, de personnel, et dans lesquels une multiplicité d'acteurs interviennent ?
Voici 6 bonnes pratiques à adopter
1. S'équiper avec un matériel de compostage adapté
Si le principe du compostage est simple, la mise en pratique n'est pas chose aussi aisée. Le matériel, souvent rustique, se résume à des bacs similaires à ceux que l'on retrouve en habitat individuel. Or il n'est pas aussi facile de composter les déchets de plusieurs centaines de repas par jour, que ceux de son foyer. La maîtrise du compostage est un art délicat et en restauration, les quantités et la nature des déchets génèrent souvent des nuisances (odeurs, écoulements, mouches, rongeurs...) qui prennent vite des proportions énormes.
Pour bien composter, il faut un équipement adapté, à l'instar des composteurs rotatifs (encore peu connus en France) qui peuvent absorber environ 40 kilos de déchets par semaine et que l'on peut installer en batterie. Ils sont notamment testés à Besançon dans le cadre d'une expérimentation menée sur 6 écoles. Pour des volumes au-delà de 200 kilos par semaine, on peut utiliser des composteurs électro-mécaniques, de plus grande capacité, mais plus onéreux, ou des méthaniseurs.
2. Impliquer et responsabiliser le personnel
La clé du succès réside avant tout dans l'implication sur le long terme du personnel qui aura la charge quotidienne de la gestion du site de compostage. Les équipes doivent être impliquées dès l'amorce du projet, pour donner leur avis et collaborer à l'élaboration des nouvelles méthodes de travail. Ce type de projet suscite souvent des craintes quant à une alourdissement de la charge de travail et la nouvelle mission est perçue comme non valorisante.
Il est indispensable de prendre le temps pour expliquer les tenants et aboutissements du projet, ses enjeux réglementaires, économiques, environnementaux et éventuellement pédagogiques.
Le projet collectif doit impliquer l'ensemble des parties prenantes : direction, gestionnaire, personnel de cuisine, personnel technique, professeurs, élèves, infirmière...C'est un élément clé de réussite pour bien trier tout d'abord, mais aussi pour donner un coup de main au composteur.
3. S'appuyer sur un porteur de projet pérenne
Les projets de compostage en milieu scolaire peuvent être utilisés dans une vocation pédagogique. L'expérience montre cependant que cela ne doit pas être l'unique motivation. Leur pérennité est trop fragile, car le projet, complexe, ne peut reposer que sur la bonne volonté d'une seule personne.
Il faut vraiment lier le compostage à la problématique globale de gestion des déchets, et le rendre "indispensable" dans la gestion quotidienne. Pour certains établissements produisant plus de 10T de déchets par an, le compostage sera une obligation en 2016. Pour les autres qui s'engagent, il en va de la responsabilité sociétale et environnementale du projet.
Mieux vaut que le porteur de projet soit le gestionnaire de l'établissement plutôt qu'un professeur de SVT, même si l'appui de ce dernier sera fortement apprécié !
4. Mesurer, calculer les économies et communiquer
Composter permet de faire des économies. L'investissement initial (achat de matériel, formation du personnel, accompagnement) est rentabilisé par la diminution des charges pour la collecte et le traitement des déchets, puisqu'en toute logique l'établissement va diminuer les quantités d'ordures confiées à la collectivité. En outre, les matières compostées produiront un amendement de qualité qui pourra être utilisé par les services des espaces verts, qui en économiseront l'achat. C'est d'ailleurs le constat qui a été fait par l'entreprise Biomérieux qui a opté pour la mise en place de composteurs rotatifs, à l'issue d'une étude économique.
Il est important de communiquer régulièrement auprès des usagers et du personnel sur les quantités de déchets détournées les économies réalisées, la quantité de compost produit...Rien de tel pour concrétiser le fruit des efforts consentis !
Enfin, la mise en place du compostage produit un déclic : regarder et peser les déchets produits chaque jour permet d'entamer une réflexion de fond sur la question du gaspillage alimentaire.
5. Elargir le projet du compostage au gaspillage alimentaire
Qu'on retrouve dans le composteur les épluchures de fruits et légumes, rien de plus normal. Ces déchets sont de "bons déchets". Mais jeter en nombre des entrées non servies, les accompagnements à peine entamés par les élèves, le pain en excès...cela pose question. Les mentalités sont en train d'évoluer sur une meilleure gestion des stocks, des quantités services, de la qualité des repas, de l'appétence, mais la route est encore longue.
L'expérience montre qu'après avoir travaillé ensemble sur la mise en place du compostage, les équipes pluri-disciplinaires d'un établissement sont plus impliquées et volontaristes pour s'attaquer à ce nouveau défi : réduire les déchets à la source. A la clé : de grandes économies, moins de déchets, et une image valorisée de l'établissement et des personnels auprès des collectivités, des collègues, des élèves etc...
6. Se faire accompagner pour devenir autonome
On voit que la complexité des projets implique une mise en place qui peut parfois être longue, et qui peut nécessiter l'accompagnement par un prestataire extérieur, qui jouera un rôle de conseiller technique, de médiateur et de "transmetteur de savoir" pour conduire progressivement l'ensemble du personnel vers une gestion autonome et performante du compostage.
Composter, de manière autonome, là où les déchets sont produits, est une petite révolution culturelle. L'époque où l'on jetait allègrement tous ses déchets dans un seul container est révolue. Il est désormais temps de réfléchir aux déchets produits et d'en assumer de manière responsable leur valorisation.
Complexe, peut-être. Mais pas impossible !
Bewo : un partenaire dans le Grand Ouest pour accompagner les projets
Bewo forme, conseille et accompagne les particuliers, les collectivités et les entreprises à la mise en place de projets de compostage.
Basée à Nantes, la société intervient dans le Grand Ouest notamment pour développer le compostage en milieu scolaire et en entreprise (restauration et commerces alimentaires), en lien avec les collectivités.
Quelques exemples en vidéo :
Opération compostage au collège Jean Zay à Morsang-sur-Orge (91) : compostage avec des composteurs rotatifs. Projet porté par le corps professoral.
Opération compostage au collège Henri Ageron de Vallon Pont d’Arc (07) : compostage en bac dans un collège de 300 élèves. Projet porté par un groupe de collégiens.
[Ces installations n'ont pas été accompagnées par la société Bewo]
Pour en savoir plus sur le compostage en milieu scolaire
Bewo - 2, rue Robert le Ricolais - 44304 NANTES CEDEX 3
mail : contact@bewo.fr
téléphone : 02 85 52 19 07